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prélude initiatique

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Souvenez vous que le texte sur la Vénus de Lespugue sert d'introduction pour expliquer les principales notions.Il est fortement conseillé de commencer par elle. Vous avez un lien vers cette analyse en haut à gauche de cette page. Vous pouvez éventuellement faire un clic droit sur ce lien pour l'ouvrir dans une autre fenêtre, ce qui vous permettra d'y accéder à tout moment sans fermer la présente fenêtre.




Gravures sur roc à Bohuslän

Après le néolithique au Val Camonica dans les Alpes Italiennes, un nouveau saut dans l'espace et dans le temps nous emmène maintenant à Bohuslän en Scandinavie, pour d'autres gravures sur pierre. Celles-ci se trouvent sur de grandes parois rocheuses en plein air. À cause de la forme des personnages, certains y voient la marque d'un culte solaire. [image : "Les vikings" aux Editions ATLAS]
Elles datent de l'âge du bronze, et ont été gravées par les ancêtres des Vikings à une date qui n'est pas bien connue, mais qui se situerait entre 1 500 et 600 avant J.C. 

[Pour un accès rapide aux analyses, l'explication suivante peut être sautée en utilisant ce lien qui mène au premier effet plastique analysé]


Si vous souhaitez mieux repérer l'étape que représente ces gravures dans l'histoire de l'art, vous pouvez utiliser le lien qui mène au découpage des étapes de l'âge du bronze puis du moyen-âge dans la filière occidentale, sachant que par convention cette étape est numérotée C0-13.
Par rapport à l'étape du Val Camonica analysée dans le texte précédent, il est utile de savoir que :
    - les 4 paradoxes d'état sont exactement les mêmes pour ces deux étapes.
    - la progression de la complexité se traduit uniquement par la modification des paradoxes de transformation. Le dernier est toujours le même : c'est le paradoxe "lié / indépendant", qui fait aussi partie des 4 paradoxes d'état que nous allons analyser. Les deux premiers sont différents, puisqu'il s'agit maintenant de "l'effet d'ensemble / autonomie" et du "ouvert / fermé". Pour ne pas alourdir ce texte, ces deux paradoxes ne seront pas analysés et l'on s'en teindra au 4 paradoxes déjà rencontrés dans les analyses précédentes de ce préludie initiatique.
Si vous souhaitez examiner plus en détail l'évolution des paradoxes entre l'étape numérotée B0-23 du Val Camonica, et celle numérotée C0-13 que l'on analyse maintenant, vous pouvez consulter le tableau récapitulatif [il s'ouvre dans une fenêtre qui lui est réservée] . A son examen vous constaterez qu'entre ces deux étapes se situe l'étape cruciale B0-25, dite "d'intercycle". Plus que cette étape même, c'est la suivante qui montre les modifications qui interviennent alors :
    - les 4 paradoxes d'état se répètent à l'identique aux étapes B0-25 et C0-11. En fait, ils fonctionnent désormais différemment entre eux, c'est-à-dire que leurs effets n'interfèrent pas entre eux de la même façon, mais à cet intercycle là cette différence est peu sensible. Il en ira tout autrement aux autres intercycles. Notez que le changement de numérotation (fin des B0, début des C0) correspond à ce changement de grand cycle.
    - les deux premiers paradoxes de transformation "recommencent" au premier paradoxe (le "centre à la périphérie"), tandis que le 3ème paradoxe de transformation reste l'un des 4 paradoxes du fonctionnement en "organisation". Il se répète toutefois à l'étape C0-11 et C0-12 (deux fois de suite le "continu / coupé).




symbole
Le premier effet paradoxal : "rassembler / séparer"


Accolements et séparations

petite  grande  Les jambes sont bien rassemblées (dans le sens de bien groupées, collées sur toute leur longueur l'une contre l'autre), tandis que dans le même temps un vide continu les sépare absolument.
Il s'agit d'une expression analytique de type a1p7

Chacun des deux groupe de cercles qui forment les troncs des personnages sont bien rassemblés sur un même centre, tandis qu'ils évitent de se toucher et restent toujours bien séparés par un vide continu.
Il s'agit d'une expression analytique de type a15p7

Trois dispositions opposent des parties rassemblées (ou en train de le faire) à des parties en train de se séparer :
    - le cou et le bras du personnage de gauche se rassemblent pour s'attacher ensemble au corps, puis, à l'endroit même de cette attache, ils se séparent en partant chacun de son côté.
    - les deux bras du personnage de droite se rassemblent (au sens de : se rapprochent), puis ils se séparent (au sens de : s'écartent l'un de l'autre).
    - tous les membres et les épées sont liées aux troncs circulaires, et ils se séparent en partant vers toutes les directions.
Il s'agit les 3 fois d'une expression analytique de type a6p7



Effets de détachement locaux

petite  grande  Le plus remarquable ici est l'effet des genoux et des pieds : ils font des encoches qui se remarquent sur le long trait des jambes, et la simultanéité de ces retroussements sur chacune des deux jambes rassemble les deux jambes dans un même effet (celui précisément de retroussement) en même temps qu'il sépare le genoux ou le pied du reste du trait qui marque la jambe.
Dans le cas des genoux, il sépare en même temps le trait de la jambe entre une partie de trait qui fait la cuisse et une autre partie de trait qui fait le tibias.
Il s'agit d'une expression synthétique de type s3p7

Le parallélisme et le presque alignement du phallus et de l'épée les rassemblent dans notre perception, en même temps qu'ils attirent l'attention sur l'écart et le manque de continuité dans l'alignement qui reste à les séparer.
Il s'agit d'une expression analytique de type a3p7

Le rond du tronc rassemble tout ce qui est attaché sur lui : les jambes, le phallus, l'épée, le cou et les bras.
En même temps, et parce que précisément il est au centre des parties qu'il relie, il sépare nettement le bas du corps et le haut du corps, en coupant la continuité du trait qui existe entre les jambes et le cou.
Il s'agit d'une expression analytique de type s13p7




symbole
Le second effet paradoxal : synchronisé / incommensurable


La synchronisation des gestes

petite  grande  Les bras du personnage de droite dessinent deux courbes concaves et convexes qui sont parfaitement synchronisées dans leurs évolutions de rapprochement, puis d'écartement, et même d'éclatement en doigts, alors que leurs courbures inverses les rendent incommensurables pour notre perception, puisque nous devons abandonner en nous la perception de l'une pour percevoir l'autre.
Il s'agit d'une expression synthétique de type s12p8 (formes convexes et concaves l'une pour l'autre)
combinée avec une expression synthétique de type s16p8 (évolutions coordonnées des segments successifs des bras)
et avec une expression analytique de type a16p8 (éclatement final coordonné des doigts)

Mais ce qui principalement étonnant ici pour notre perception, c'est l'identité synchronisée dans la façon de se terminer : chaque fois un trait droit se poursuit d'abord très longtemps, puis il se fait soudain barrer, à moins qu'il ne se recourbe soudain par un épaississement qui en marque toujours la fin.
Cet accent final plus fort peut être la tête au bout du cou, la hache ou la main au bout du bras, la boule au bout de l'épée, le pied au bout de la jambe. Et ce synchronisme dans la façon de se terminer, se produit bien que tous ces traits partent dans des directions complètement différentes et suivent des parcours aux rythmes très variés qui sont incommensurables l'un avec l'autre.
Il s'agit d'une expression analytique de type a10p8 (formes étonnament identiques alors qu'elles représentent des choses différentes)
combinée avec une expression analytique de type a16p8 (synchronisme dans la façon de terminer tous les traits par un brutal élargissement en sens croisé, malgré leurs directions très dispersées)

Ce qui vaut pour les extrémités de chaque personnage vaut de la même façon pour le groupe que forme les personnages : ils parviennent à se synchroniser les uns les autres pour faire exactement le même geste au même moment, dressant leur hache, leur épée et leur phallus avec un bel ensemble, et, pour ce qui concerne les lourdes haches qu'on ne peut brandir facilement, à les positionner en l'air de la même façon au même instant exactement.
Ce synchronisme d'ensemble s'obtient là aussi malgré la variété de leur façon de se dresser sur leurs jambes, chacun dans une direction différente, de biais les uns par rapport aux autres, sans ligne d'horizon pour leur permettre de les rapporter tous commodément à une même direction de référence, bref malgré leur incommensurabilité.
Il s'agit encore d'une expression analytique de type a16p8



Effets de parallélisme

petite  grande  Les deux jambes parviennent à partir dans la même direction, bien qu'elles ne s'appuient pas de la même façon sur leur cercle d'attache, puis, tout en n'ayant jamais aucun contact l'une avec l'autre qui leur permettrait de se coordonner, réussissent pourtant à toujours évoluer au même rythme, à se retrousser au même moment pour former les genoux, à retrouver exactement ensemble leurs directions parallèles après la perturbation de ce retroussement du genou, puis finalement se recourbent et s'arrêtent brusquement en parfait synchronisme pour former les pieds.
Il s'agit d'une expression synthétique de type s3p8

La même chose vaut pour les ronds du tronc qui parviennent à rester tout le temps à parfaite égalité de distance l'un de l'autre sur tout leur parcours, tout en n'ayant aucun point de contact pour se repérer l'un par rapport à l'autre. Bien entendu on parle ici des cercles comme s'il s'agissait de créatures vivantes qui peuvent se mesurer, mais en réalité il s'agit de notre perception, des repères qui manquent à notre perception, et dans ce cas particulier de l'étonnant concentrisme parfait des cercles, complètement inattendu dans une figure où partout autour les traits partent dans tous les sens et sans aucune régularité.
Il s'agit d'une expression synthétique de type s9p8




symbole
Le troisième effet paradoxal : continu / coupé


Silhouette d'ensemble

petite  grande  Chaque personnage est fait d'un trait continu qui part des pieds à la tête puis au bout de la hache. Spécialement dans le cas du personnage de droite, l'ensemble des traits qui le compose forme une étroite bande continue que leur alignement rectiligne rend bien perceptible. Le disque rond qui forme le tronc coupe le personnage en deux, il interromp cette bande en son milieu.
Dans le personnage de gauche cette fois, c'est un blanc, un vide, qui coupe la continuité entre son épée et son phallus qui reprend et poursuit le trait de l'épée.
Il s'agit d'expressions analytiques de type a10p9



Décomposition des membres

petite  grande  Les jambes sont obtenues par la répétition de deux étapes semblables que marquent les ressauts au niveau des pieds puis des genoux.
Il s'agit d'une expression synthétique de type s11p9

Dans tous les cas des bras qui brandissent une hache, le coude y marque une étape par l'inflexion de direction qu'il impose, sans toutefois interrompre la continuité du trait.
De la même façon, dans le cas du personnage de gauche, la ramification que forme la main coupe sans l'interrompre la continuité du trait qui va de l'avant bras au manche de la hache.
Il s'agit d'expressions synthétique de type s14p9



Autres effets

petite  grande  Autres expressions dans cette oeuvre du paradoxe continu / coupé :
    - expression analytique de type a6p9
    - expression synthétique de type s6p9
    - expression synthétique de type s1p9




symbole
Le quatrième effet paradoxal : lié / indépendant


Les traits liés par les ronds

petite  grande  Le rond du corps relie les jambes, les bras, le cou, l'épée et le phallus. Il sert à les attacher, à les lier tous ensemble. Par ailleurs, chacun de ces membres ou de ces objets a un mouvement indépendant de celui des autres, puisque pour la plupart ils partent en oblique les uns par rapport aux autres.
Il s'agit d'une expression synthétique de type s4p10



Les traits liés entre eux

petite  grande  Les jambes sont liées à un même parcours rectiligne, à une direction commune qu'elles s'abstiennent de quitter. Pourtant elles forment des traits parfaitement indépendants, des traits qui restent bien autonomes l'un de l'autre, qui jamais ne se touchent ou ne se croisent.
Il s'agit d'une expression analytique de type a2p10

L'épée et le phallus sont liés par leur "presque alignement", mais l'écart dans cet alignement et leur éloignement mutuel leur permettent de garder leur autonomie
Il s'agit d'une expression analytique de type a3p10



Autres effets

petite  grande  Autres expressions dans cette oeuvre du paradoxe lié / indépendant :
    - expression analytique de type a16p10
    - expression synthétique de type s6p10
    - expression analytique de type a1p10




Avant de quitter Bohuslän

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Dernière mise à jour : le 28 mars 2005

 
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