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prélude initiatique

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Modèle du lien qui permet d'afficher l'une vue d'ensemble ou l'autre vue rapprochée des vues analysées dans le cadre de droite
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Souvenez vous que le texte sur la Vénus de Lespugue sert d'introduction pour expliquer les principales notions.Il est fortement conseillé de commencer par elle. Vous avez un lien vers cette analyse en haut à gauche de cette page. Vous pouvez éventuellement faire un clic droit sur ce lien pour l'ouvrir dans une autre fenêtre, ce qui vous permettra d'y accéder à tout moment sans fermer la présente fenêtre.




Zaha HADID

Liens pour un accès direct aux oeuvres analysées :
    - Centre d'Art Contemporain à Rome (Italie)
    - Terminus de Tramway à Strasbourg (France)
    - Moonsoon-Bar à Sapporo (Japon)
    - Landscape Formation One à Weil am Rhein (Allemagne)
    - dessin pour la caserne des pompiers de Vitra à Weil am Rhein (Allemagne)
    - projet pour l'Opéra de Cardiff (Grande Bretagne)


Il m'apparaît certain que Zaha Hadid restera dans l'histoire de l'architecture comme l'une des figures majeures de notre époque. Elle démontre, s'il en était besoin, qu'une femme est tout autant capable qu'un homme d'une puissante créativité artistique.
À mon avis, si elle est capable de cette force créatrice, c'est qu'elle possède au plus haut point le défaut majeur qui fait les grands architectes : son incapacité à supporter que certains bâtiments ou que certaines parties de bâtiment soient purement fonctionnels et que leur forme importe peu. Ainsi, lorsqu'elle parvient à faire du parking d'un terminus de tramway une oeuvre forte et originale, simplement en jouant sur l'orientation des rangées des stationnements, sur un changement de couleur du sol et sur l'inclinaison des luminaires.
Comme si elle ne supportait pas que le sol soit simplement un support neutre général, c'est-à-dire uniforme et continu. Comme si elle ne supportait pas que les places de parking soient seulement organisées d'une façon rationnelle et économe en place, c'est-à-dire de façon régulière et selon une trame orthogonale. Et comme si elle ne supportait pas, non plus, que les luminaires tiennent simplement debout, c'est-à-dire droit, perpendiculairement au sol.

Zaha Hadid - terminal du tramway de Strasbourg     Zaha Hadid - terminal du tramway de Strasbourg

Zaha Hadid - parking et terminus de tramway Strasbourg-Hoenheim
[image de gauche : l'architecture d'aujourd'hui]



Zaha Hadid, architecte anglaise d'origine irakienne, maintenant architecte internationale, est née en 1950.
[on peut sauter le passage suivant, purement théorique et passer directement, par ce lien direct, à l'analyse des oeuvres]
Si vous souhaitez mieux repérer l'étape de l'histoire de l'art à laquelle correspond Zaha Hadid, vous pouvez afficher ci-contre le découpage des étapes qui correspondent à la période contemporaine, sachant que par convention cette étape est numérotée D0-43.
Vous pouvez aussi consulter le tableau récapitulatif [il s'ouvre dans une fenêtre qui lui est réservée] qui indique en détail l'évolution des paradoxes dans toute l'histoire de l'art.


Par rapport aux étapes déjà illustrées dans le "prélude initiatique", le paradoxe d'état dominant ne présente pas d'innovation dans son fonctionnement. Il s'agit maintenant du paradoxe "fait / défait" qui domine les paradoxes "un / multiple", "regroupement réussi / raté" et "relié / détaché". Au passage, on peut remarquer que ces quatre paradoxes appartiennent tous à la quatrième et dernière ligne du tableau des 16 paradoxes, ce qui signale que cette étape est tout proche de boucler le grand cycle inauguré par l'humanité de l'époque préhistorique.
Par rapport aux étapes précédentes du "prélude initiatique", ce sont les paradoxes de transformation qui se font remarquer puisque, cette fois, ils ne sont plus que deux au lieu de quatre.
Précédemment, ils étaient donc quatre, et l'un était principal, c'est–à-dire qu'il s'exprimait plus fortement que les trois autres. Entre eux, le fonctionnement correspondait au fonctionnement caractéristique du paradoxe "même / différent", ainsi qu'il est expliqué dans ce texte.
Maintenant, ils ne sont donc plus que deux, et l'oeuvre va comme "vibrer" entre l'expression de l'un et l'expression de l'autre. Cette vibration, entre deux effets qui sont reliés sur une même forme mais que l'on peut pourtant détacher l'un de l'autre dans notre perception, correspond tout naturellement, cette fois, au fonctionnement caractéristique du paradoxe "relié / détaché". Cela est dit pour être exhaustif et précis sur le plan théorique, mais l'on peut oublier cette vibration des effets et se laisser aller simplement à lire les deux paradoxes de transformation qui sont en cause.
À cette étape D0-43, les deux paradoxes de transformation sont le "relié / détaché" et le "entraîné / retenu".
On voit donc toute l'importance que prendra le "relié / détaché" dans l'oeuvre de Hadid, puisque ce paradoxe est à la fois l'un des deux paradoxes de transformation et l'un des quatre paradoxes d'état. Quant à "l'entraîné / retenu", il y donnera la force de son dynamisme et de son instabilité. Si l'on ajoute l'aspect "déconstruit", fragmenté et comme en effondrement permanent qu'implique le paradoxe d'état dominant du "fait /défait", on peut dire que ces trois paradoxes-là (les deux de transformation et le paradoxe d'état dominant) suffisent presque à décrire l'architecture de Hadid.
Par simplification, et pour ne pas être trop long dans les développements, l'analyse s'en tiendra d'ailleurs, ici, à ces trois paradoxes.

Dans chacune des oeuvres analysées, on commencera par le "relié / détaché" qui les morcelle en trajets, brins ou fragments. Puis, on poursuivra par le "entraîné / retenu" qui donne leur dynamisme à tous ces fragments "reliés et détachés". Enfin, on traitera du "fait / défait" qui agence l'ensemble en situation d'écroulement ou d'explosion dans tous les sens.



Centre d'Art Contemporain
à Rome


Zaha HadidZaha Hadid


Ce projet a été étudié dans les années 1998-1999.
Au moment où cette analyse est rédigée, le bâtiment est encore en construction et des photographies n'en sont donc pas disponibles.  Pour cette raison, il ne sera fait référence qu'à des images réalisées par Hadid pour son étude initiale de ce projet.

l'un des deux paradoxes de transformation : relié / détaché

ensemble  L'architecture tout entière s'organise en groupes de tracés qui sont parallèles entre eux. À l'intérieur de chacun de ces groupes, les tracés sont détachés les uns des autres, puisqu'ils sont écartés les uns des autres. Mais ils sont en même temps reliés entre eux puisque, étant parallèles, ils s'accompagnent constamment et sont donc liés ensemble au même parcours. L'effet de "groupe" que génère chacun de ces paquets de parallèles est une autre façon de comprendre le lien qui les relie.
Il s'agit de l'expression a1116 du "relié / détaché".

detail  Certains des tracés parallèles, à l'une de leurs extrémités, sont attachés ensemble par une "barre" établie dans le sens perpendiculaire à ces tracés (à gauche de l'image).
Bien que détachés, puisque séparés côte à côte, ces tracés sont donc reliés en continu par une tierce forme qui, elle-même, se présente comme d'un seul tenant.
Il s'agit de l'expression a13 -1-16 du "relié / détaché".

ensemble  Localement, les divers trajets se croisent et tissent ensemble une zone qui nous apparaît continue malgré l'écartement des lignes qui y concourent, tandis que, au-delà de cette zone, les divers trajets fuient, complètement écartés les uns des autres. Les lignes se relient donc pour générer par leur croisement une zone spécialement compacte, tandis que, ailleurs, elles éclatent en de multiples trajets qui sont bien détachés les uns des autres.
Il s'agit de l'expression a416 du "relié / détaché".
(voir le croquis )

detail  Pour suggérer un ensemble compact, les trajets n'ont pas nécessairement besoin de se croiser. Ainsi, dans leur partie terminale (en haut de l'image), les divers paquets de trajets parallèles s'assemblent en un groupe compact où tous les paquets viennent s'accoler en parallèle les uns aux autres.
En dehors de cette partie terminale où ils sont tous accolés (reliés), chaque paquet de parallèles se tortille et s'éloigne dans une direction autonome, manifestant ainsi qu'il est alors complètement détaché des autres.
Il s'agit une nouvelle fois de l'expression a416 du "relié / détaché".


l'autre paradoxe de transformation : entraîné / retenu

ensemble  Comme souvent chez Zaha Hadid, le dynamisme des formes qui s'agitent visuellement en tous sens fait contraste à la réalité de la fixité de ces mêmes formes, fixité qui, tout simplement, résulte du fait qu'il s'agit de bâtiments construits et donc stables.
Par un aspect, donc, des formes qui sont entraînées dans un mouvement apparent, et, par un autre aspect, la réalité de bâtiments qui sont fixement retenus dans une même position.
Il s'agit de l'expression s6 -2-2 du "entraîné / retenu".

detail  Dans leur partie terminale (en haut de l'image), les divers paquets de trajets parallèles se coordonnent pour s'arrêter de façon synchronisée (tous se retiennent ensemble de continuer), tandis que, en dehors de cette partie terminale, chaque paquet de parallèles est entraîné dans un dynamisme qui lui est propre et qui l'amène à se tortiller et à s'éloigner dans une direction autonome.
Il s'agit de l'expression a52 du "entraîné / retenu".

ensemble  Le bâtiment nous apparaît comme un ensemble de trajets qui se tracent rapidement dans l'espace et qu'on lit donc chacun rapidement, en le suivant des yeux, entraîné par son dynamisme.
Cependant, pendant que nous lisons ces tracés rapides, de brusques changements dans leur direction ou un brutal arrêt de leur parcours en extrémité retiennent l'élan de notre lecture ou accrochent plus longuement notre regard.
Ainsi, au total, alternent les portions de trajets qui savent entraîner notre regard dans leur rapide dynamisme et les portions qui savent retenir plus longuement notre attention visuelle.
Il s'agit de l'expression a92 du "entraîné / retenu".

ensemble  Devant tous ces trajets qui partent dans tous les sens, notre regard s'affole, ne sachant pas sur lequel poser plus particulièrement son attention, n'y trouvant pas un trajet privilégié qui lui servirait à organiser l'ensemble de la lecture.
Il s'agit de l'expression s112 du "entraîné / retenu".


le paradoxe d'état dominant : fait / défait

ensemble  Le bâtiment est fait de lignes très dynamiques qui semblent fuir dans toutes les directions, mais l'équilibre d'ensemble de ces dynamiques préserve la compacité de leur groupement, empêche que l'on ressente l'impression que le bâtiment se défait, se délite, se disperse en même temps que les lignes qui le construisent.
Il s'agit de l'expression s1615 du "fait / défait".
(voir le croquis )

detail  Sur certaines parties du bâtiment, le parallélisme des différents paquets de tracés est bien fait (en haut de l'image), tandis qu'ailleurs les tracés se débandent dans toutes les directions en se croisant mutuellement.
Il s'agit de l'expression a1415 du "fait / défait".





terminus de tramway
à Strasbourg

Zaha Hadid - terminal du tramway de Strasbourg



Ce bâtiment et le parking qui lui est associé ont été constuits en 2000-2001 pour le terminus Hoenheim-nord d'une nouvelle ligne de tramway à Strasbourg.

l'un des deux paradoxes de transformation : relié / détaché

extérieur  L'ensemble du sol du parking est relié dans un même plan continu, mais la partie traitée en couleur claire se détache visuellement du reste du sol (photographie du haut).
De la même façon, le bâtiment, puisqu'il est de la même couleur, semble prolonger en continu la portion de sol qui est traitée en couleur claire. En même temps, cependant, sa toiture se détache du sol, puisqu'elle en est décalée en hauteur.
Les deux fois, il s'agit de l'expression a2 -a-16 du "relié / détaché".

extérieur  La toiture, dans son ensemble, forme une surface continue parallèle au sol (photographie du haut).
D'une certaine manière, elle reste donc toujours reliée au sol, puisqu'elle l'accompagne en parallèle. Mais elle le fait à distance, c'est-à-dire détachée de lui par un écart.
Il s'agit de l'expression a1116 du "relié / détaché".

extérieur  Par son dessus, l'arrière incliné de la toiture du bâtiment se relie longuement au sol qu'elle vient finalement tangenter après un dernier pli, tandis qu'à son dessous elle s'en détache sèchement, elle le quitte brutalement (photographie du bas).
Il s'agit de l'expression a816 du "relié / détaché".

intérieur  Les poteaux relient le sol au plafond, et cela de façon d'autant plus continue qu'ils sont inclinés et permettent ainsi au regard de passer en continuité de l'un à l'autre.
Mais dans ce Z qui relie donc en continu le sol, les poteaux et le plafond, le sol et le plafond se distinguent en étant ce qui est relié. Tous les deux sont d'ailleurs semblablement traités au moyen de grandes surfaces planes qui sont parallèles entre elles.
De leur côté, les poteaux se distinguent en étant ce qui relie. Eux, sont spécifiquement traités au moyen de poteaux isolés dont l'aspect de traits, de tracés dynamiques, tranche clairement de l'aspect des larges surfaces statiques qu'ils relient.
Il s'agit de l'expression s1416 du "relié / détaché".
(voir le croquis )


l'autre paradoxe de transformation : entraîné / retenu

intérieur  Les parois de béton et les poteaux qui les soutiennent semblent partir et se plier vers toutes les directions.
Pourtant, rien ne bouge dans cette architecture, dynamique mais figée dans la fixité.
Il s'agit de l'expression s6 -2-2 du "entraîné / retenu".

intérieur  Les poteaux verticaux sont stablement retenus dans la position normale à laquelle la gravité qui s'applique sur notre corps nous a habitués, tandis que les poteaux obliques semblent, eux, entraînés par leur chute.
Il s'agit de l'expression s16 -2-2 du "entraîné / retenu".
(voir le croquis )

intérieur  Les grandes surfaces des toitures se lisent rapidement car elles sont simples, lisses et continues, tandis qu'il faut de nombreuses opérations visuelles pour lire tour à tour les nombreux poteaux qui partent dans toutes les directions et qui nous imposent des coups d'oeil saccadés pour passer de l'un à l'autre.
Les grandes surfaces de toiture nous entraînent donc à les lire rapidement, tandis que le déchiffrement des poteaux retient longuement notre regard.
Il s'agit de l'expression a162 du "entraîné / retenu".


le paradoxe d'état dominant : fait / défait

intérieur  Certains des poteaux sont bien verticaux : ils ne tombent pas et sont donc "bien faits". D'autres semblent en train de s'effondrer, de se défaire, donc.
Il s'agit de l'expression a1415 du "fait / défait".

intérieur  Du fait de tous ces poteaux qui penchent dans de multiples directions au lieu d'être stablement verticaux, on peut avoir l'impression que le bâtiment est en train de s'effondrer.
Mais il n'en est rien : il reste stablement en place.
Il s'agit de l'expression s215 du "fait / défait".





Moonsoon Bar
à Sapporo

Zaha Hadid - Moonsoon Bar de SapporoZaha Hadid - Moonsoon Bar



L'aménagement intérieur du Moonsoon Bar de Sapporo, au Japon, est une des premières oeuvres construites de Hadid. Elle date de 1989.

l'un des deux paradoxes de transformation : relié / détaché

vue d'ensemble  Depuis les piétements des chaises en forme de triangles très pointus jusqu'aux luminaires encastrés en plafond en forme de triangles très pointus, en passant par la table en verre, elle aussi en forme de triangle très pointu, l'ensemble génère une trame générale de triangles très pointus qui sont bien détachés les uns des autres et que leur forme commune relie, précisément, en une même trame.
Il s'agit de l'expression s1016 du "relié / détaché".

vue du bar  Autour du bar, cette fois, c'est plutôt le principe d'une forme anguleuse et arrondie, rappelant un peu celle d'un boomerang, qui sert de matrice commune à un ensemble de formes semblables qui sont détachées les unes des autres et qui, en même temps, sont donc reliées toutes ensemble dans une même trame.
Il s'agit encore de l'expression s1016 du "relié / détaché".

vue d'ensemble  Sous l'un des plafonds, un enroulement gris et serré, en forme de spirale triangulaire (au centre droit de cette photographie).
Du fait du décalage en relief progressif l'un par rapport à l'autre des différents moments de cet enroulement, l'ensemble forme un trajet qui est toujours relié en continu mais dont les différentes étapes apparaissent détachées les unes des autres par un ressaut qui les coupes les unes des autres.
Il s'agit de l'expression s1216 du "relié / détaché".

vue du bar  Sur le bar, un ruban rouge relie les différentes parties du plafond et plonge même vers l'étage inférieur pour relier entre eux les plafonds des divers étages.
Ce ruban qui relie se détache visuellement de façon très expressive.
Il s'agit de l'expression s816 du "relié / détaché".


l'autre paradoxe de transformation : entraîné / retenu

vue d'ensemble  Les éléments de paroi, de mobilier, de lumière, de vitrage, etc., partent énergiquement dans toutes les directions. Pourtant, rien ne bouge puisqu'il s'agit d'une architecture : l'éclatement des volumes vers toutes les directions est complètement figé, immobile.
Il s'agit de l'expression s62 du "entraîné / retenu".
(voir cette citation )

vue du bar  Certaines formes se tortillent ou se déroulent longuement dans l'espace et se lisent rapidement. Ainsi en va-t-il, par exemple, du bar brun qui s'enfonce en zigzaguant, des rubans rouges qui s'enroulent en plafond, ou encore de celui qui descend du plafond.
Indépendamment de ces longues formes continues, un fourmillement de petites formes se détachent visuellement et obligent notre regard à papilloter de l'une à l'autre. Ce papillotement est d'autant plus agaçant que ces petites formes ont des silhouettes différentes, des couleurs différentes, et sont orientées différemment dans l'espace, parfois verticalement et parfois horizontalement.
Autant les unes entraînent notre regard à les suivre rapidement, autant les autres, donc, retiennent longuement notre attention pour les déchiffrer les unes après les autres.
Il s'agit de l'expression a162 du "entraîné / retenu".


le paradoxe d'état dominant : fait / défait

vue d'ensemble  Les formes se défont en partant dans tous les sens, mais l'ensemble reste équilibré, donc compact.
Il s'agit de l'expression s1615 du "fait / défait".





Landscape Formation One
à Weil am Rhein

Zaha Hadid - Landscape Formation One



Ce pavillon pour des expositions de jardins, à Weil am Rhein en Allemagne, a été conçu et construit entre 1996 à 1999.

l'un des deux paradoxes de transformation : relié / détaché

vue du dessus  Par son dessus, la rampe d'accès se relie longuement au sol qu'elle vient doucement tangenter, tandis qu'à son dessous elle s'en détache sèchement, elle le quitte brutalement.
Il s'agit de l'expression a816 du "relié / détaché".
(voir le croquis )

vue depuis l'extrémité  À l'une de ses extrémités, le bâtiment commence par deux murs parallèles qui montent longuement et toujours en parallèle l'un de l'autre. À l'autre extrémité, ce sont les murs qui encadrent l'escalier qui s'accompagnent en parallèle de la même façon.
Visuellement, nous relions par couples ces trajets qui montent ensemble et qui, par ailleurs, sont toujours bien détachés l'un de l'autre.
D'autres murets, bordant des rampes, font d'ailleurs le même effet d'accompagnement en parallèle et à distance.
Il s'agit de l'expression a1116 du "relié / détaché".
(voir le croquis )

vue du dessus  La rampe, en traversant tout le bâtiment dans le sens de sa longueur, permet de relier en continu les deux parties opposées du terrain.
Ce faisant, et inévitablement, la rampe divise en deux le bâtiment, elle détache ses deux moitiés, les séparant de part et d'autre de son trajet.
Il s'agit de l'expression s1216 du "relié / détaché".

vue depuis l'extrémité  Le bâtiment forme une longue lame verticale dont la hauteur par rapport au sol augmente régulièrement, jusqu'à atteindre au final deux étages de dénivelé.
Pendant tout ce très long parcours, nous avons conscience de la tangence que le haut de cette lame en béton conserve avec le sol qui descend doucement, et, en même temps, nous avons conscience de l'écart qui se creuse entre le faîte du bâtiment et le sol : ces deux parties se détachent progressivement l'une de l'autre, tout en restant visuellement reliées l'une à l'autre par la similarité de leur progression continue, soit pour monter doucement dans le cas du faîte du mur, soit pour descendre doucement dans le cas du sol.
Il s'agit de l'expression a616 du "relié / détaché".
(voir le croquis )


l'autre paradoxe de transformation : entraîné / retenu

vue du dessus  Les deux corps de bâtiment situés de part et d'autre de la rampe démarrent de très loin, dans l'arrière-plan de cette vue photographique. Progressivement, ils gagnent de l'importance en hauteur, ils s'étirent en longueur, puis ils tournent, prennent de la vitesse en partant maintenant raides, droits, puis soudain, alors qu'ils filaient ainsi vite et droits, leur élan s'interrompt soudain et le bâtiment se termine, net, sèchement, retenant brusquement cet élan visuel dans lequel il nous avait entraînés.
Il s'agit de l'expression s12 du "entraîné / retenu".

vue nocturne  Le corps de bâtiment et la rampe s'élancent l'un vers l'autre et se butent l'un contre l'autre.
Il s'agit de l'expression s32 du "entraîné / retenu".

vue du dessus  Les garde-corps de la rampe sont des trajets continus qui se lisent rapidement, que notre regard est entraîné à lire "d'un trait".
Par contraste, les marches forment une succession de ressauts qui ne peuvent se lire que de façon saccadée, qui retiennent longuement notre regard puisqu'il faut les lires séparément, l'une après l'autre.
Il s'agit de l'expression a162 du "entraîné / retenu".


le paradoxe d'état dominant : fait / défait

vue nocturne  La rampe d'accès semble bondir contre le bâtiment puis s'arc-bouter contre lui, le forçant sous cet effort à pencher ses murs, soit par creusement pour le mur de droite, soit par basculement pour le mur de gauche.
En outre, à l'occasion de cet élan, la rampe fracture en deux le bâtiment, puis passe à son travers.
Il s'agit de l'expression s1215 du "fait / défait".
(voir le croquis )

vue du dessus  La compacité de la forme est bien faite dans la partie centrale du bâtiment.
Dans ses deux longues extrémités, par contre, cette compacité se défait progressivement, au fur et à mesure que ses rampes s'affinent et s'amenuisent, finissant même par disparaître totalement, et le bâtiment avec elles.
Il s'agit de l'expression a1415 du "fait / défait".





dessin pour la caserne
des pompiers de Vitra

Vitra



Cette caserne a été construite à Weil am Rhein en Allemagne, pour l'usine Vitra, en 1993.
L'analyse portera sur l'un des dessins dits "conceptuels" utilisés par Hadid pour présenter son projet.
Zaha Hadid est coutumière de ce type de dessin éclaté ayant une valeur propre, indépendamment de sa fonction de représentation (il faudrait d'ailleurs plutôt dire "d'évocation") du bâtiment qui lui est associé.
On donne toutefois, ici, une photographie de la maquette qui permet de saisir l'allure du bâtiment correspondant au dessin analysé.

l'un des deux paradoxes de transformation : relié / détaché

vue du dessus  L'ensemble du dessin forme une trame de fins tracés qui relient la surface en tous sens.
De cette trame, de façon très brutale, se détachent visuellement les larges surfaces d'aplats noirs qui correspondent aux ombres que le bâtiment porte sur le sol.
Il s'agit de l'expression a14 -1-16 du "relié / détaché".

vue du dessus  L'ensemble du dessin forme une trame de fins tracés qui se relient en tous sens.
Dans cette trame, plusieurs dessins se détachent, car on parvient visuellement plus ou moins à les isoler. Dans la partie haute, c'est le dessin d'ensemble du bâtiment qui apparaît et qui se détache ainsi de la trame dense des traits. En bas à gauche, cette fois c'est la vue sur un escalier qui apparaît. Ailleurs, en bas par exemple, d'autres parties du bâtiment émergent du dessin, mais il faut connaître le détail du bâtiment intérieur pour comprendre à quoi elles correspondent.
Il s'agit de l'expression a2 -a-16 du "relié / détaché".


l'autre paradoxe de transformation : entraîné / retenu

vue du dessus  La forme du bâtiment est prise dans des tracés très dynamiques qui le prolongent vers toutes les directions (schématisés en rouge sur le croquis).
Mais tous ces tracés s'équilibrent au total, de telle sorte que le bâtiment reste visuellement bien calé dans sa position (schématisation bleue et verte), fixité qui est soulignée par de violents aplats d'ombre très noire qui contrastent avec la finesse des multiples tracés.
Il s'agit de l'expression a32 du "entraîné / retenu".
(voir le croquis )

vue du dessus  On est perdu, on ne sait où fixer notre regard, tellement de lignes s'offrent à nous pour qu'on les suive. Toujours, quand nous croyons pouvoir fixer de façon plus précise un endroit particulier, les lignes de son dessin nous renvoient plus loin, vers d'autres endroits, vers d'autres détails qui ne nous semblent pas moins intéressants.
Au total, les différentes parties du dessin s'entraident mutuellement, puisque chacune entraîne notre regard à aller vers d'autres parties, mais, dans le même temps, elles se neutralisent mutuellement, puisque chacune nous attire avec la même force que les autres et nous retient ainsi d'aller plus spécialement vers telle ou telle autre.
Il s'agit de l'expression s112 du "entraîné / retenu".


le paradoxe d'état dominant : fait / défait

vue du dessus  Ça part dans tous les sens, ça se disperse et se défait dans tous les sens. Toutefois, globalement, l'équilibre d'ensemble reste bien fait.
Il s'agit de l'expression s1615 du "fait / défait".

vue du dessus  Dans la partie haute du dessin, le volume d'ensemble du bâtiment est représenté de façon cohérente, compacte. Le bâtiment est fait à cet endroit.
Ailleurs, il se défait et s'écartèle dans tous les sens.
Il s'agit de l'expression a1415 du "fait / défait".

vue du dessus  En de nombreux endroits du dessin, ce qui est représenté est incertain : on croit que quelque chose est représenté, mais ce que l'on croit comprendre est instable, car c'est à peine fait, c'est-à-dire que c'est à la fois fait et pas fait, suffisamment fait pour que l'on cherche à déchiffrer ce qui est représenté, et insuffisamment fait, en même temps, pour nous décourager d'y trouver quelque chose qui serait précisément représenté.
Il s'agit de l'expression a215 du "fait / défait".

vue du dessus  Sur certaines parties, nous pouvons commodément fixer notre regard. Ainsi en va-t-il sur la forme d'ensemble assez compacte qui se trouve en haut du dessin.
D'autres parties, par contre, se dispersent de façon échevelée, dans toutes les directions.
Il s'agit de l'expression a1215 du "fait / défait".





projet pour
l'opéra de Cardiff

Zaha Hadid - opéra de Cardiff



Projet lauréat du concours mais, hélas, projet qui ne sera pas réalisé, ayant été abandonné.
Pour y rêver, il reste cependant cette vue de maquette époustouflante.
(nota : si l'image dépasse la largeur du cadre de droite, souvenez-vous que vous pouvez élargir celui-ci en déplaçant la séparation médiane entre les deux cadres. Pour la voir en entier, vous pouvez aussi choisir d'ouvrir l'image dans une autre fenêtre)

l'un des deux paradoxes de transformation : relié / détaché

vue aérienne  C'est comme si le bâtiment s'était détaché de son socle et avait entrepris de se mouvoir.
Toutefois, à sa pointe (en bas à gauche de l'image), il reste bien attaché à son socle, tandis que, du côté de la mer, sa façade semble comme avoir coulissé sur un rail circulaire.
Le bâtiment est donc détaché de son socle à certains endroits, et il reste relié à lui à d'autres endroits (sa pointe, et la courbe de sa façade côté mer).
Il s'agit de l'expression a15 -2-16 du "relié / détaché".

vue aérienne  Le déplacement suggéré du bâtiment sur son socle implique que les articulations de ses quatre angles sont comme "lâches", "cassés", mais ces cassures n'empêchent pas que ses quatre côtés restent reliés les uns aux autres.
Ainsi, on peut dire que le bâtiment est comme désarticulé (ses articulations sont cassées), mais qu'il n'est pas pour autant disloqué (ces divers morceaux restent reliés ensemble).
Il s'agit de l'expression s1516 du "relié / détaché".


l'autre paradoxe de transformation : entraîné / retenu

vue aérienne  L'ensemble de l'Opéra semble se déformer du fait de son déplacement horizontal, retenu par son corps de bâtiment qui reste accroché à la rue (à gauche sur la vue de la maquette).
Il semble aussi que ses étages supérieurs ont été entraînés à se déplacer, et que pour cela ils se sont décroché du socle qui, lui, ancré au sol, aurait été retenu à sa position sans pouvoir se déplacer (en bas sur la vue de la maquette).
Il s'agit de l'expression a15 -2-2 du "entraîné / retenu".
(voir le croquis )

coupe de la salle de concert  Le mur de façade semble se coucher, les équipements et les diverses parois semblent fuir vers le lointain, entraînés par la dispersion des lignes fuyantes.
Mais, en réalité, rien ne bouge de toute cette dynamique.
Il s'agit de l'expression s6 -2-2 du "entraîné / retenu".
(voir la citation )

vue depuis la baie  Le bâtiment semble se défaire, du fait de ses formes qui partent, de façon très dynamique, vers toutes les directions.
Mais, simultanément, l'ensemble apparaît équilibré, tous ses mouvements internes se compensant et se neutralisant ainsi mutuellement.
Il s'agit de l'expression s42 du "entraîné / retenu".
(voir le croquis )


le paradoxe d'état dominant : fait / défait

vue aérienne  Si l'arrière rectiligne du bâtiment semble bien rigidement fixé à la rue, sa façade avant arrondie semble s'être déplacée, quittant son socle que l'on voit maintenant bâillant au premier plan de l'image.
Par ce mouvement virtuel le bâtiment semble s'être tordu, déformé, rendu plus losangique. C'est un peu comme si ses articulations s'étaient brisées et qu'il s'était écrasé sur lui-même.
Il s'agit de l'expression s815 du "fait / défait".
(voir le croquis )

coupe de la salle de concert  Les murs et les plafonds du bâtiment semblent en train de s'effondrer, mais nous voyons que le bâtiment ne s'effondre pas.
Il semble se défaire sous nos yeux, mais en même temps il nous apparaît bien fait, au sens de bien construit, au sens de solidement et stablement construit.
Il s'agit de l'expression s2 -a-15 du "fait / défait".
(voir le croquis )

vue depuis la baie  Le bâtiment semble se défaire, se déliter, du fait de ses formes qui partent, de façon très dynamique, vers toutes les directions.
Simultanément, cependant, l'ensemble apparaît équilibré, tous ses mouvements internes se compensant et se neutralisant mutuellement.
Il s'agit de l'expression s1615 du "fait / défait".
(voir le croquis )

dernière mise à jour : 28 décembre 2005

  
 
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