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liste des effets propres à ce paradoxe  liste
tableau tableau

2 - entraîné / retenu
p
effet analytique
a16
croquis Derava   une partie des formes se lit rapidement car on peut la suivre aisément des yeux, tandis qu'une autre partie ne peut se lire qu'en faisant de nombreuses opérations visuelles saccadées qui nous retiennent de la lire vite

1 - cet effet s'appuie sur le paradoxe n° 16 p16 relié / détaché : certaines des formes se lisent commodément et nous entraînent à les suivre des yeux, tandis que d'autres retiennent longuement notre attention pour les déchiffrer visuellement et pour passer de l'une à l'autre. Toutes ces formes, détachées les unes des autres, sont visuellement reliées dans une même forme d'ensemble
2 - l'appui fonctionne à l'aide du paradoxe p1 le centre / à la périphérie : l'unité de la forme d'ensemble est stablement assurée, mais elle est déstabilisée par l'obligation de la décomposer en deux types de formes qui ne se lisent pas de la même façon
3 - il s'organise au moyen du paradoxe p2 entraîné / retenu : il est lui-même en cause dans l'appui, ce qui implique que cela retient et que cela entraîne en des endroits bien séparés
4 - il est noué par le paradoxe clef p3 effet d'ensemble / autonomie : la partie qui se lit rapidement et la partie qui se lit laborieusement sont complémentaires l'une de l'autre, elles se complètent pour réaliser ensemble la forme globale

Justification du caractère analytique de type identification : il n'y a pas de rapport visuel obligé entre les formes qui sont faciles à lire et celles qui sont d'une lecture laborieuse

l'exemple de référence

voir l'image aller à l'analyse  étape B0-21 de la Préhistoire - le bouquetin de Derava : les trois grands tracés continus des cornes et de la ligne du dos nous entraînent à les suivre des yeux rapidement, littéralement à les lire "d'un trait". C'est une autre affaire que de lire les traits parsemés qui dessinent les poils du bouquetin : cette fois notre regard doit péniblement passer de l'un à l'autre, souvent interrompu par un trait laissé sans suite, et obligé de se déplacer par à-coups ou par saccades pour passer d'un trait à l'autre. Autant donc les grands tracés linéaires nous entraînent à les suivre rapidement, autant les trames de traits qui forment le pelage savent, elles, retenir longtemps notre regard
Deravacroquis Derava


utilisation aux époques préhistoriques

voir l'image aller à l'analyse  étape B0-12 - personnage de Malta : notre regard peut parcourir rapidement le tour des boudins horizontaux sur toute leur longueur continue : il est entraîné à filer le long de ces horizontales. Mais chaque fois qu'un boudin est coupé par une saignée verticale, cette lecture filante se trouve contrariée : de façon répétée, notre regard est retenu par les creux qui interrompent sa lecture
personnage à MaltaMalta

voir l'image aller à l'analyse  étape B0-12 - tête de bison à Gargas : la figure comporte deux types de traits : des traits longs isolés, et des traits courts groupés en séries de traits accolés. Spontanément notre perception nous entraîne vers ceux qui sont les plus commodes et les plus rapides à parcourir des yeux : les traits longs isolés (départ du dos, cornes, yeux, nez). Nous sommes d'ailleurs d'autant plus attirer à lire ces traits qu'ils renseignent directement sur la forme qu'ils représentent, puisqu'ils en suivent fidèlement le contour. Spontanément aussi, notre perception cherche à continuer à percevoir de la même façon le reste de la forme [croquis en haut à droite]. Mais on est alors retenu de le faire, car on doit lire pour cela des traits plus courts et disposés différemment : notre regard ne peut plus longuement suivre un trait et doit rapidement s'arrêter. Surtout, il doit suivre un parcours très saccadé s'il veut suivre l'une après l'autre de telles hachures disposées en parallèle l'une à côté de l'autre [croquis en bas à droite]
bison à Gargascroquis Gargas


utilisation aux époques anciennes


utilisation aux époques plus récentes

voir l'image aller à l'analyse  étape D0-12 en Occident - la Dame à la Licorne (fin 15ème) : la fine trame des feuillages entraîne notre regard à la suivre et à circuler sur toute la surface. A l'inverse, les grandes silhouettes, avec leur luxe de détails qu'il faut longuement explorer, retiennent notre regard et le fixent sur elles
Dame à la Licornecroquis - Dame à la Licorne

étape D0-13 en Occident - Jacob Van Ruisdael (1628/29-1682) - paysage (1647) : comme souvent chez Ruisdael, un ciel immense, occupé par de grandes masses nuageuses que l'on parcourt rapidement des yeux, surplombe un paysage très fouillé qui réclame une attention soutenue pour être détaillé - source de l'image : inconnue
paysage de Ruisdael


utilisation à l'époque contemporaine

voir l'image aller à l'analyse  étape D0-43 - Zaha Hadid (née en 1950) - terminus de tramway à Strasbourg (2001) : les grandes surfaces des toitures se lisent rapidement car elles sont simples, lisses et continues, tandis qu'il faut de nombreuses opérations visuelles pour lire tour à tour les nombreux poteaux qui partent dans toutes les directions et qui nous imposent des coups d'oeil saccadés pour passer de l'un à l'autre. Les grandes surfaces de toiture nous entraînent donc à les lire rapidement, tandis que le déchiffrement des poteaux retient longuement notre regard
tramway de Strasbourg

voir l'image aller à l'analyse  étape D0-43 - Zaha Hadid (née en 1950) - Moonsoon-Bar à Sapporo au Japon : certaines formes se tortillent ou se déroulent longuement dans l'espace et se lisent rapidement. Ainsi en va-t-il, par exemple, du bar brun qui s'enfonce en zigzaguant, des rubans rouges qui s'enroulent en plafond, ou encore de celui qui descend du plafond. Indépendamment de ces longues formes continues, un fourmillement de petites formes se détachent visuellement et obligent notre regard à papilloter de l'une à l'autre. Ce papillotement est d'autant plus agaçant que ces petites formes ont des silhouettes différentes, des couleurs différentes, et sont orientées différemment dans l'espace, parfois verticalement et parfois horizontalement.
Autant les unes entraînent notre regard à les suivre rapidement, autant les autres, donc, retiennent longuement notre attention pour les déchiffrer les unes après les autres

Zaha Hadid - Moonsoon-Bar

voir l'image aller à l'analyse  étape D0-43 - Zaha Hadid (née en 1950) - Landscape Formation One à Weil am Rhein : les garde-corps de la rampe sont des trajets continus qui se lisent rapidement, que notre regard est entraîné à lire "d'un trait". Par contraste, les marches forment une succession de ressauts qui ne peuvent se lire que de façon saccadée, qui retiennent longuement notre regard puisqu'il faut les lires séparément, l'une après l'autre
Zaha Hadid : Landscape Formation One

dernière mise à jour de cette fiche : 26 octobre 2014

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