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liens vers d'autres analyses sur Matisse :
    - Portrait de Baudelaire (dessin au trait)
    - Vénus (gouache découpée)
    - Torse blanc (gouache découpée)
    - peintures diverses (jeux avec la profondeur)





Matisse : La Gerbe
(maquette pour une céramique, gouache découpée)


Pierre Schneider (Matisse - Flammarion -1984) tout comme Aragon (Henri Matisse, roman - Gallimard - 1971) ont chacun terminé leur ouvrage par la reproduction de cette grande composition prévue pour une céramique qui ne fut jamais réalisée. Elle date de 1953, Matisse est mort l'année suivante.
Dans l'ouvrage que je viens de citer, Aragon qualifiait La Gerbe "d'éclatement", de "bouquet d'artifice", de "feux de signes végétaux".

On s'efforcera ici de décomposer les moyens par lesquels cette explosion végétale agit sur nos sensations.
D'abord, on considérera la gerbe dans son ensemble. Dans un deuxième temps [aller à cette partie ] on considérera  isolément la forme de quelques feuillages caractéristiques, étant rappelé que ce type de feuillages a été utilisé par Matisse en d'autres occasions.




1ère partie :
l'effet du regroupement d'ensemble de la gerbe



le paradoxe de transformation principal : regroupement réussi / raté

petite  grande  Il s'agit bien précisément d'un regroupement réussi en une gerbe unique, de multiples feuillages similaires.
Mais ces feuillages restent différents entre eux par le détail de leurs formes, par leurs tailles et par leurs couleurs, de telle sorte qu'ils ne se fondent pas en une gerbe vraiment unifiée.
Il s'agit de l'expression s10p14 du "regroupement réussi / raté".

petite  grande  Les feuillages ont beau faire ensemble un bouquet compact (rassemblement réussi), ils n'en restent pas moins écartés entre eux par un blanc continu, et pour cette raison on ne peut s'empêcher d'y voir seulement des feuillages agglutinés côte à côte (adhérence et continuité ratées).
Il s'agit de l'expression s16p14 du "regroupement réussi / raté".

petite  grande  Les feuillages sont assemblés de façon rayonnante, de telle sorte que leur gerbe semble éclater vers toutes les directions à partir d'un centre situé en partie basse, quelque part entre les deux feuillages verts les plus centraux.
Mais ce regroupement par alignements rayonnants est nié si l'on regroupe les divers feuillages par affinités de couleur. Cette fois, ce sont des continuités bleues, noires, rouges/oranges, vertes, qui se dessinent, chacune ondulant selon des directions propres qui ne respectent pas la logique de l'organisation rayonnante.
Si donc on lit par affinités de couleur, et cette lecture nous est fortement suggérée par des continuités qui surgissent ainsi, alors le regroupement des feuillages dans un même éclatement rayonnant est défait.
Il s'agit de l'expression s5p14 du "regroupement réussi / raté".

petite  grande  Il est tentant de rassembler les feuillages par affinités de couleur, en suivant par exemple le groupe presque horizontal de six feuillages bleus dans le haut, le groupe presque vertical de quatre feuillages rouges/oranges vers la gauche, ou le paquet de quatre feuillages rouges/oranges dans le centre.
Mais à chaque fois que l'on réussit ainsi à regrouper ensemble des feuillages parce qu'ils ont la même couleur, on les sépare visuellement des autres feuillages, et l'on fait rater leur regroupement avec le reste de la gerbe.
Il s'agit de l'expression a15p14 du "regroupement réussi / raté".

petite  grande  Les feuillages sont tassés les uns sur les autres en un paquet compact. Mais le contour de ce paquet est très déchiqueté, ce qui gêne la lecture de la forme d'ensemble de leur rassemblement.
Il s'agit de l'expression s2-2p14 du "regroupement réussi / raté".



premier paradoxe de transformation secondaire : rassembler / séparer

petite  grande  Ces feuillages séparés les uns des autres, écartés les uns des autres par un blanc, sont rassemblés dans une même gerbe de feuillages semblables.
Il s'agit de l'expression a11p7 du "rassembler / séparer".

petite  grande  Il est tentant de rassembler les feuillages par affinités de couleur, en suivant par exemple le groupe presque horizontal de six feuillages bleus dans le haut, le groupe presque vertical de quatre feuillages rouges/oranges vers la gauche, ou le paquet de quatre feuillages rouges/oranges dans le centre.
À chaque fois que l'on rassemble ainsi une partie des feuillages dans un groupe de même couleur, on sépare visuellement les feuillages de ce groupe du reste de la gerbe.
Il s'agit de l'expression s3p7 du "rassembler / séparer".

petite  grande  On peut lire la gerbe comme un rassemblement de multiples feuillages dans un même paquet, mais si l'on s'attache à suivre ses lignes de forces rayonnantes, on peut aussi bien lire cette gerbe comme une explosion de feuillages qui se dispersent vers toutes les directions.
Il s'agit de l'expression a8p7 du "rassembler / séparer".

petite  grande  Il existe deux formes principales de feuillages : des feuillages avec ramifications réparties autour d'une tige centrale, et des feuillages dont toutes les branches partent d'un même pied.
f5 b f4

Mais quelle que soit la forme, il s'agit de ramifications qui s'écartent de la tige ou du pied du feuillage, qui s'en séparent donc.
Donc, il s'agit de feuillages formés de ramifications qui se séparent de leur tige ou de leur pied, et toutes ces formes qui, individuellement, font un effet de séparation, se rassemblent dans une même gerbe de formes semblables.
Il s'agit de l'expression s11p7 du "rassembler / séparer".

petite  grande  Chaque feuillage est une forme divisée en de multiples ramifications, et cet effet de feuillage à ramifications est un effet qui donne son unité à l'ensemble, qui rassemble tous les feuillages en une gerbe cohérente, unifiée, de feuillages ramifiés.
Notez que dans l'effet s11p7 précédent on envisageait le mouvement par lequel chaque ramification individuelle s'écartait de la tige ou du pied, tandis qu'ici on considère le morcellement intrinsèque de chaque feuillage pris dans son ensemble.
Il s'agit de l'expression s16p7 du "rassembler / séparer".



deuxième paradoxe de transformation secondaire : synchronisé / incommensurable

petite  grande  La trame régulière de cette gerbe, ménageant un écart égal entre tous les feuillages et formant ainsi comme un tapis bien continu, est obtenue au moyen de formes de tailles très différentes et qui se dispersent dans toutes les directions, chacune s'agitant d'ailleurs avec un dynamisme très différent de celui des feuillages voisins.
Comment cette agitation désordonnée fait-elle, pour malgré tout synchroniser le dynamisme de tous les feuillages afin qu'ils maintiennent partout entre eux un écart bien régulier ?
Il s'agit de l'expression a3p8 du "synchronisé / incommensurable".

petite  grande  Les feuillages partent dans tous les sens.
De plus, les ramifications qui sortent symétriquement vers la gauche et vers la droite d'une même tige, ne s'élancent pas comme celles qui montent côte à côte depuis le pied de certains feuillages. Des feuillages ont même une partie de leurs ramifications qui partent sur le côté, et d'autres qui montent vers le haut de la plante, tel que le grand feuillage vert sombre de gauche.
Les feuillages partent donc dans toutes les directions, et leurs ramifications ont des dynamismes complètement autonomes les uns aux autres. Pourtant, tous ces rameaux éclatent en parfait synchronisme d'un bout à l'autre de la gerbe, tous gonflant puis amenuisant leur extrémité pour se terminer de la même façon en arrondi.
Il s'agit de l'expression a16p8 du "synchronisé / incommensurable".



troisième paradoxe de transformation secondaire : continu / coupé

petite  grande  On peut suivre en continu le blanc du fond, en suivant les méandres qui séparent les feuillages les uns des autres.
Mais on a aussi bien des occasions de buter contre un feuillage, et dans ce cas le parcours continu du blanc est coupé.
Il s'agit de l'expression a2p9 du "continu / coupé".

petite  grande  La surface de la gerbe est continue, mais les intervalles blancs qui séparent les divers feuillages sont autant de coupures dans cette continuité.
Il s'agit de l'expression a10p9 du "continu / coupé".

petite  grande  Chaque feuillage est une "découpe" de couleur, qui d'ailleurs est formée par des excroissances qui se détachent d'une tige ou d'un pied, ce qui correspond à un contour très "découpé" au sens où l'on utilise ce mot par exemple pour un littoral marin.
La gerbe est donc la répétition "continuelle" d'un effet de contour très "découpé" (au sens de contourné), dans lequel un aplat de couleur vive, brutalement arrêté par son contour, se "découpe" (au sens de tranche visuellement) sur le fond blanc.
Il s'agit de l'expression s16p9 du "continu / coupé".

petite  grande  Il existe plusieurs alignements qui regroupent des feuillages d'une même couleur : un alignement de six feuillages bleus dans le haut, un alignement presque vertical de quatre feuillages rouges/oranges vers la gauche, une suite de trois feuillages verts foncé vers le bas. Dans ce dernier cas, on peut d'ailleurs rallonger l'alignement par des feuillages bleus, et même par des feuillages noirs, pour faire ainsi une continuité de couleurs "froides" qui se distingue nettement des "chauds" coloris rouges et oranges des autres feuillages.
Chacun de ces alignements continus de feuillages d'une même couleur ou d'une même tonalité, coupe la gerbe en deux, la sectionne.
Il s'agit de l'expression s8p9 du "continu / coupé".




le paradoxe d'état dominant : homogène / hétérogène

petite  grande  L'oeuvre est traitée de façon homogène : il s'agit toujours de surfaces uniformément colorées.
Mais ce moyen est utilisé de façon hétérogène, puisque les couleurs utilisées pour faire les aplats uniformes sont différentes d'un feuillage à l'autre. En particulier, les coloris froids ou sombres (vert foncé, bleu, noir) d'une partie des feuillages, tranchent avec les coloris chauds ou lumineux des autres (rouge, orange, vert clair).
Il s'agit de l'expression s16p6 du "homogène / hétérogène".

petite  grande  Le même motif est utilisé de façon homogène dans toute l'oeuvre : celui d'un feuillage décomposé en de multiples ramifications.
Mais ces feuillages sont en même temps très contrastés entre eux, puisque leurs tailles sont différentes, et surtout, puisque certains ont leurs ramifications réparties de part et d'autre d'une tige centrale, tandis que d'autres ont leurs ramifications partant toutes d'un seul côté à partir de la base même du feuillage.
Il s'agit de l'expression s10p6 du "homogène / hétérogène".

petite  grande  À grande échelle, la gerbe se présente comme un tapis continu comportant une densité bien régulière de feuillages et de blanc.
Cette trame homogène à grande échelle, est pourtant obtenue au moyen de formes qui sont très hétérogènes entre elles si on les considère à petite échelle : la taille des feuillages varie, leur forme aussi, de même que leur couleur, et les directions vers lesquelles se dirigent les diverses ramifications qui les composent.
En résumé, c'est très désordonné et très varié dans le détail, mais c'est régulier en vue d'ensemble. C'est très hétérogène dans le détail, et malgré tout homogène en vue d'ensemble.
Il s'agit de l'expression a9p6 du "homogène / hétérogène".



premier paradoxe d'état dominé par le homogène / hétérogène : ouvert / fermé

petite  grande  En se bloquant les uns contre les autres, les feuillages forment ensemble une gerbe bien tassée, bien compacte : un groupe fermé donc.
Mais par le blanc qui reste à la traverser en tous sens, partout cette gerbe reste ouverte sur le blanc qui l'entoure.
Il s'agit de l'expression a10-bp4 du "ouvert / fermé".

petite  grande  Du fait de l'organisation rayonnante de la gerbe, on peut lire :
    - que les feuillages se regroupent tous autour d'un centre situé à la base de la gerbe, donc qu'ils se tassent contre ce centre,
    - ou au contraire que les feuillages se dispersent tous à partir de ce centre, que la gerbe explose dans toutes les directions.
Dans un cas la gerbe se tasse et se referme sur elle-même, dans l'autre cas elle se disperse et s'ouvre dans toutes les directions.
Il s'agit de l'expression a5p4 du "ouvert / fermé".



deuxième paradoxe d'état dominé par le homogène / hétérogène : ça se suit / sans se suivre

petite  grande  Les feuillages forment ensemble une surface qui se poursuit en continu : ils se suivent donc sur une même surface.
Mais un écart blanc reste irrémédiablement à les séparer : ils ne se suivent donc pas en continu et restent écartés les uns des autres.
Il s'agit de l'expression s10p5 du "ça se suit / sans se suivre".

petite  grande  Plusieurs sens de lecture nous sont proposés entre lesquels nous hésitons à choisir :
    - faut-il lire la façon dont les feuillages se suivent selon des alignements rayonnants centrés à la base de la gerbe ?
    - ou faut-il lire selon les alignements de couleur : suivre la bande de feuillages bleus en haut, ou la bande verticale de feuillages rouges-oranges sur la gauche, ou la bande de feuillages vert sombre dans le centre, ou chercher à relier tous les feuillages noirs, etc. ?
Nous hésitons donc entre les alignements de formes et les alignements par couleur, et selon le mode de lecture que nous adoptons les diverses parties de la gerbe ne se suivent pas de la même façon
Il s'agit de l'expression s7p5 du "ça se suit / sans se suivre".

petite  grande  Du fait des voisinages de feuillages de même couleur, nous sommes tentés de suivre les alignements de couleur qui nous sont proposés : suivre la bande de feuillages bleus en haut, ou la bande verticale de feuillages rouges-oranges sur la gauche, ou la bande de feuillages vert sombre dans le centre, ou chercher à relier tous les feuillages noirs, etc.
Mais nous hésitons sans cesse entre ces divers alignements et nous passons sans cesse de l'un à l'autre, car chacun ne nous permet de lire qu'une partie de la gerbe et parce qu'aucun nous permet donc d'en faire une lecture globale
Il s'agit de l'expression s16p5 du "ça se suit / sans se suivre".



troisième paradoxe d'état dominé par le homogène / hétérogène : rassembler / séparer

Il a déjà été envisagé en sa qualité de premier paradoxe de transformation secondaire.





2ème partie :
les feuillages individuels qui composent la gerbe




le paradoxe de transformation principal : regroupement réussi / raté

grande  Certains feuillages sont très dissymétriques, c'est-à-dire que, bien qu'ils soient formés de ramifications de même type, il existe une grande différence de taille ou de dynamisme entre elles.
Si donc elles se regroupent pour former toutes ensembles les ramifications d'un même feuillage, elles gardent leur autonomie et ne se laissent pas regrouper en ensemble de ramifications identiques.
f1 b f2 b f3

Il s'agit de l'expression s10p14 du "regroupement réussi / raté".

Quel que soit le feuillage, chacune de ses ramifications se regroupe avec les autres par un de ses deux bouts, soit en s'alignant avec les autres de chaque côté d'une tige, soit en les rejoignant sur une base commune qui sert de pied au feuillage.
À son autre bout par contre, chaque ramification se sépare des autres en lançant sa forme en ovale plus ou moins gonflée qui se détache.
f4 b f5

Il s'agit de l'expression a13p14 du "regroupement réussi / raté".

Si l'on cherche à parcourir des yeux toute la surface d'un feuillage pour observer à quel point elle se regroupe en continu dans une même couleur, inévitablement on doit repérer en même temps comment cette surface se découpe en de multiples alvéoles qui la divisent en autant d'excroissances séparées, et donc non regroupées.
f6

Il s'agit de l'expression s9-bp14 du "regroupement réussi / raté".



premier paradoxe de transformation secondaire : rassembler / séparer

grande  Sur la tige qui les regroupe, ou à la base où elles s'attachent, les diverses ramifications qui forment un même feuillage sont donc rassemblées, attachées les unes aux autres.
À leur autre bout chaque ramification se détache sur le fond blanc, bien isolément des autres ramifications du même feuillage.
f4bf5

Il s'agit de l'expression a6p7 du "rassembler / séparer".

Beaucoup de ramifications ont la forme d'un ovale qui est étranglé du côté où elles s'attachent au reste du feuillage. S'il s'agissait de rivages, on dirait qu'il s'agit de presqu'îles.
Cet étranglement resserre la forme, rapproche ses deux bords opposés, et rassemble donc un peu plus ces deux bords opposés. Ce faisant, il sépare l'extrémité de la ramification, il en fait un ovale bien individualisé que l'on peut repérer isolément : l'étranglement qui rassemble les bords dans un sens, dans l'autre sens sépare l'extrémité de la ramification.
f6

Il s'agit de l'expression s12-1p7 du "rassembler / séparer".

Dans bien des cas les ramifications qui composent un même feuillage répètent côte à côte la même forme : elles se regroupent donc en formant des alignements de formes similaires côte à côte, tout en étant bien séparées les unes des autres.
f5

Il s'agit de l'expression a1p7 du "rassembler / séparer".



deuxième paradoxe de transformation secondaire : synchronisé / incommensurable

grande  On a comparé les ramifications à des presqu'îles ovalisées qui s'avancent hors du feuillage.
Mais de la même façon que nous voyons ces ramifications s'avancer dans le blanc, nous ne pouvons manquer de voir les presqu'îles "en négatif" par lesquelles le blanc du fond pénètre dans chaque feuillage.
Le remarquable est que les langues blanches convexes qui séparent les ramifications de chaque feuillage, se lisent simultanément en tant que creux concaves entaillant la surface colorée. On ne peut échapper à l'obligation de lire ainsi chaque découpe entre rameaux, autant comme une excroissance convexe du blanc que comme un creux concave dans la couleur, alors que ces deux types de formes sont presque impossibles à conserver en même temps dans notre perception.
f6

Il s'agit de l'expression s12p8 du "synchronisé / incommensurable".

Dès qu'elles quittent la tige ou la base qu'elles ont en commun, les diverses ramifications qui composent chaque feuillage s'avancent isolément dans le vide.
Bien qu'ayant perdu tout contact les unes avec les autres, elles savent se synchroniser pour se terminer toutes de la même façon et en ensemble bien coordonné.
f7bf5

Il s'agit de l'expression a16p8 du "synchronisé / incommensurable".



troisième paradoxe de transformation secondaire : continu / coupé

grande  La couleur "continue" qui forme la surface de chaque feuillage, est brutalement "coupée" par un contour nettement "découpé".
Il s'agit de l'expression s12p9 du "continu / coupé".

Pour les feuillages qui s'organisent selon une tige, cette tige représente l'élément qui assure la continuité du feuillage, alors que les excroissances marquent autant d'étapes successives et coupées l'une de l'autre s'échelonnant le long de cette tige.
f5

Il s'agit de l'expression a7p9 du "continu / coupé".

Pour les feuillages qui s'organisent selon une tige, les couple de ramifications symétriques forment autant d'étapes successives qui se répètent l'une après l'autre le long de la tige.
Pour les feuillages qui s'organisent à partir d'un pied commun à toutes les ramifications, ces ramifications forment des étapes successives qui sont cette fois côte à côte.
f5bf7

Il s'agit de l'expression s11p9 du "continu / coupé".




le paradoxe d'état dominant : homogène / hétérogène

grande  Chaque feuillage est rempli par une couleur uniforme passée de façon homogène sur toute sa surface.
Son contour par contre, fait des méandres profonds qui créent des hétérogénéités entre les diverses parties du feuillage, transformant ici la couleur en tige, là en pied, là encore en petite protubérance, ailleurs en protubérance plus large ou plus longue, protubérance souvent terminée par un simple arrondi mais parfois terminée par un double bossage.
f5bf1

f4b f2

Il s'agit de l'expression s5p6 du "homogène / hétérogène".

Chaque feuillage est généré par la répétition homogène d'un même type d'excroissances. Dans certains cas toutes les ramifications d'un même feuillage sont presque identiques entre elles, mais parfois elles sont très hétérogènes à l'intérieur d'un même feuillage : leur taille varie parfois beaucoup, mais aussi leur énergie ou le type de mouvement qu'elles font par rapport au reste de la plante, la direction qu'elles prennent et la façon de se terminer (soit par un simple arrondi soit par deux excroissances jumelles).
f1bf2

f3bf4

Il s'agit de l'expression s10p6 du "homogène / hétérogène".

grande  La couleur homogène de chaque feuillage crée, chaque fois, par son contraste avec le blanc homogène du fond, un effet "de contraste" précisément, c'est à dire un effet d'hétérogénéité.
Il s'agit de l'expression s7p6 du "homogène / hétérogène".

Le blanc du fond est toujours d'un même blanc homogène.
Pourtant, la présence des profondes découpes qui se creusent pour séparer les ramifications des feuillages, crée des effets d'optique qui rendent le blanc plus brillant, plus éclatant dans ces creux que sur le reste du fond.
La tonalité du blanc et donc partout homogène, mais sa luminosité est hétérogène d'un endroit à l'autre, selon que l'on considère le blanc courant du fond ou le blanc prisonnier entre les ramifications des feuillages.
f6

Il s'agit de l'expression s15p6 du "homogène / hétérogène".

grande  L'aspect de chaque feuillage est homogène avec l'aspect d'un feuillage réel, mais en même temps on peut le prendre pour ce qu'il est, à savoir une pure découpe de couleur, ce qui correspond à une toute autre réalité.
L'ambiguïté sur l'échelle de la représentation contribue d'ailleurs à bien différencier ces contours colorés de feuillages réels : on ne peut même pas dire en effet s'il s'agit de feuilles très découpées comme le sont les feuilles de certaines plantes, ou s'ils s'agit de plantes complètes dont chaque ramification figure une seule feuille. Bref, est-ce une gerbe de feuilles ou une gerbe de plantes ? S'il s'agissait de véritables feuillages et non de couleurs découpées, on saurait le dire.
Il s'agit de l'expression s8-bp6 du "homogène / hétérogène".



premier paradoxe d'état dominé par le homogène / hétérogène : ouvert / fermé

grande  Les profondes échancrures blanches qui séparent les ramifications d'un même feuillage, génèrent chacune une forme qui est fermée du côté de l'arrondi interne au feuillage, et ouverte de l'autre côté qui ouvre vers le blanc qui l'environne.
f6

Il s'agit de l'expression s5p4 du "ouvert / fermé".

grande  La lumière rayonne de la surface blanche du fond, et l'aplat de couleur de chaque feuillage forme comme un écran qui lui fait obstacle, qui occulte, éteint, ferme le rayonnement du blanc à son endroit.
Il s'agit de l'expression s3p4 du "ouvert / fermé".

Dans le cas de la plante bleue horizontale située tout à gauche de la gerbe, son côté droit forme une courbe qui la ferme en continu de ce côté, tandis que de l'autre côté elle reste ouverte à de profondes pénétrations du blanc.
f7

Il s'agit de l'expression a1-ap4 du "ouvert / fermé".

Tout en refermant l'intérieur de chaque feuillage dans un contour continu, la couleur découpe entre ses ramifications des alvéoles qui restent ouvertes sur le lointain.
f6

Il s'agit de l'expression s12-ap4 du "ouvert / fermé".



deuxième paradoxe d'état dominé par le homogène / hétérogène : ça se suit / sans se suivre

grande  On peut suivre en continu tout le contour d'un feuillage, ou on peut suivre la succession des extrémités de ramifications qui font des excroissances se suivant l'une après l'autre. Dans ce cas, on ne prête pas attention aux parties du contour qui servent d'attache à ces ramifications.
Soit donc on suit en continu tout le contour, soit donc on en saute les parties en creux et on ne lit que les bosses successives.
f5

Il s'agit de l'expression a12p5 du "ça se suit / sans se suivre".

Les ramifications se suivent donc l'une derrière l'autre sur une même tige.
Mais si on les lit dans le sens de leur longueur, depuis la tige où elles s'attachent vers leurs extrémités, alors elles ne se suivent plus l'une derrière l'autre et sont seulement parallèles entre elles et côte à côte.
f5

Il s'agit de l'expression a11p5 du "ça se suit / sans se suivre".



troisième paradoxe d'état dominé par le homogène / hétérogène : rassembler / séparer

Il a déjà été envisagé en sa qualité de premier paradoxe de transformation secondaire.


dernière mise à jour : 29 septembre 2006

 
 
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